Activité physique
ACTIVITÉ PHYSIQUE : S'oxygéner la tête

Plus on bouge, meilleure est la mémoire ?
Les résultats des études divergent. Cependant, l'activité physique reste un levier de prévention indispensable pour bien vieillir.
Le lien entre l'activité physique et le déclin cognitif est très étudié, avec des constats variables allant d'un encourageant effet protecteur à une décevante absence d'impact. La question du sens de la relation se pose : l'activité préserve-t-elle du déclin cognitif ou est ce parce que nous jouissons d'une bonne santé cérébrale que nous nous activons plus?
Quoi qu'il en soit, la majorité des travaux sont plutôt positifs et l'impact de l'activité physique sur la qualité du vieillissement (bien-être, autonomie, santé cardiovasculaire, etc.) est par ailleurs indiscutable.
Une activation chimique
Selon les hypothèses des chercheurs, l'activité physique stimulerait le potentiel de plasticité cérébrale en augmentant le flux de sang dans le cerveau (angiogenèse), en stimulant la libération de neurotransmetteurs (noradrénaline, dopamine), en créant des conditions favorables au renforcement des connexions neuronales (plasticité synaptique) et au renouvellement des neurones (neurogenèse).
L'imagerie cérébrale montre ainsi que les hippocampes, supports de la mémoire à long terme, augmentent de volume après un an d'exercice de type aérobie et qu'ils s'activent mieux dans les tâches de mémoire. Ceci pourrait être le signe d'une intégration performante des nouveaux neurones aux circuits existants.
À ces processus s'ajoute la composante cognitive de l'activité physique. Ainsi, la danse, les arts martiaux ou les sports collectifs, pour ne citer que des exemples parlants, font appel à l'attention, à la mémoire ou aux fonctions exécutives (anticipation, adaptation, attention sélective, etc.) au même titre que tout apprentissage.
Des effets bénéfiques indirects
L'activité physique améliore l'irrigation sanguine du cerveau et régule la pression artérielle. Elle contribue ainsi à la prévention des lésions vasculaires cérébrales qui peuvent elles-mêmes conduire à des troubles cognitifs, voire à des démences. Elle prévient le diabète de type 2, améliore le sommeil dont les effets sur la mémoire sont établis, peut modérer le stress, voire les symptômes dépressifs, tous en lien avec nos capacités mnésiques. Enfin, très concrètement, une bonne condition physique prévient les chutes et permet de préserver sa mobilité, une liberté de mouvement précieuse pour vieillir sereinement.