Nouvelle étude sur l' activité physique légère chez les seniors

Cumuler chaque jour 30 minutes d'activité physique légère (jardinage, promenade...) permettrait aux hommes âgés de diminuer leur risque de mortalité de 17% par rapport aux sédentaires, d'après une étude britannique.

Quelques heures par semaine d'activité physique, même d'intensité légère, comme se promener ou s'adonner au jardinage, diminueraient le risque de décès chez les hommes âgés, même pendant quelques minutes à chaque fois, suggère une étude publiée mardi 19 février 2018 dans le British Journal of Sports Medicine.

L'étude portait sur 1181 hommes, âgés en moyenne de 78 ans. Après avoir passé un examen médical et répondu à des questions sur leur mode de vie et leur sommeil, les sujets ont porté un appareil capable de suivre le volume et l'intensité de l'exercice physique pratiqué pendant sept jours. Ils ont ensuite été surveillés pendant cinq ans en moyenne, période au cours de laquelle 194 d'entre eux sont décédés.


-17% de risque de décès à chaque demi-heure quotidienne d'activité légère

Selon ces travaux, chaque demi-heure supplémentaire d'activité légère par jour (petit jardinage en mettant des plantes en pot, promener le chien) était associée à une réduction de 17% du risque de décès, toutes causes confondues, par rapport aux sujets sédentaires. Comme attendu, une demi-heure supplémentaire d'activité modérée à intense réduisait encore plus le risque, de 33%. "Les directives britanniques et américaines sur l'activité physique ne mentionnent (jusqu'à présent) aucun avantage d'une activité d'intensité légère", indique à l'AFP Barbara Jefferis, une épidémiologiste de l'University College London. "Or les résultats de l'étude suggèrent que toutes les activités, aussi modestes soient-elles, sont bénéfiques", a-t-elle estimé.

Les recommandations britanniques actuelles préconisent au moins 150 minutes par semaine d'activité physique modérée à vigoureuse durant des périodes d'au moins 10 minutes, notent les chercheurs. Selon l'étude qui a suivi près de 1200 septuagénaires et octogénaires, sans maladies cardiaques, seulement 16% d'entre eux ont été capables de se plier à ces séquences d'exercice d'une durée d'au moins dix minutes. Les deux-tiers arrivent, toutefois, à atteindre cette activité recommandée mais en bougeant sur des laps de temps inférieurs à 10 minutes.

C'EST LE TOTAL QUI COMPTE. La durée totale du temps passé à faire de l'exercice importait plus que la façon dont le temps d'exercice était réparti. Ainsi, les hommes qui se livraient à de brèves périodes d'activités physiques d'intensité modérée (marcher à vive allure, tondre la pelouse, nager...) avaient autant de chances de prolonger leur vie que ceux qui le faisaient régulièrement plus longuement (dix minutes au plus).


15% de risque de décès à chaque demi-heure quotidienne supplémentaire de sédentarité


Dans les deux groupes, le risque de décès était de 40% inférieur à celui des sédentaires qui ne bougent quasiment pas de leur fauteuil de la journée. "Nous avons constaté que chaque augmentation de 30 minutes par jour du comportement sédentaire était associée à une augmentation de 15% du risque de mortalité", expliquent les auteurs dans la publication, et ce même après avoir tenu compte du risque cardio-vasculaire de certains sujets. "Ces résultats suggèrent que les recommandations concernant les adultes âgés devraient plus encourager l'augmentation du temps passé à pratiquer une activité physique afin d'en augmenter les bénéfices, et donc automatiquement éliminer du temps de sédentarité, plutôt que de promouvoir la baisse du temps de sédentarité", concluent les auteurs.

Par Sciences et Avenir avec AFP le 20.02.2018 à 16h00